Sorbier
Sauvegarder le Sorbier domestique
Les Croqueurs de pommes Jura-Bresse se sont lancé le défi de venir en aide à un fruitier mal connu, le Sorbier domestique ou Cormier (à ne pas confondre avec le Sorbier des oiseleurs). Un arbre remarquable, et qui est tombé, injustement, en désamour, au siècle dernier.
C’est un bel arbre, qui peut atteindre 15 à 20 mètres de haut, avec une couronne en dôme, et qui peut vivre jusqu’à 400 ans. Il était très présent partout en France, en dessous de 1400 mètres, sauf dans le nord-ouest, ainsi que dans tout le sud de l’Europe et jusqu’en Asie mineure.
Il s’est malheureusement dangereusement raréfié dans notre région, ce qui est bien regrettable. Car, outre sa beauté, cet arbre possède de nombreuses qualités :
- Ses fruits, les cormes, que l’on nomme également sorbes, et qui sont, soit en forme de petites poires ou de petites pommes, sont comestibles. Les cormes se récoltent en octobre, quand elles sont blettes, c’est-à-dire après murissement, lorsqu’elles se ramollissent. On peut alors, soit les faire sécher comme les prunes, soit en faire des confitures, soit les consommer macérer dans de l’eau de vie. On en faisait jadis la « Cormée », une boisson fermentée.
- Le bois du Cormier, d’une belle couleur rose, est un bois particulièrement dense, presque 900 gr/dm2. Au milieu du 19e siècle, il est tant apprécié qu’il est même surexploité. On en fait des crosses de fusil, des vis de pressoir, des rabots. On l’utilise notamment pour la fabrication des alluchons - les barrettes d’habillage des rouages de transmission dans les moulins et les ateliers. Il était aussi apprécié pour l’ébénisterie. Aujourd’hui, le bois de Cormier n’a rien perdu de ses grandes qualités. Du fait de sa rareté, son prix peut atteindre des valeurs record, notamment pour son utilisation pour la lutherie.
- Le Sorbier a aussi des propriétés médicinales. On en a extrait une molécule portant le nom de sorbitol, maintenant produite par synthèse. Cette molécule entre dans la composition de nombreux médicaments traitant de problèmes aussi variés que les troubles de la ménopause, l’hypertension, le diabète, les séquelles des phlébites et des varices, les ennuis de digestion ou de constipation pour n’en citer que quelques-uns.
Tant de qualités plaident en faveur de sa sauvegarde ! Mais, s’il en subsiste quelques beaux spécimens dans le sud de la Bresse bourguignonne et dans la Bresse de l’Ain, il se fait de plus en plus rare dans nos campagnes. Hors, il fait partie de notre patrimoine botanique et nous estimons qu’il mérite que nous le fassions mieux connaitre, voir que nous donnions envie de le cultiver.
Ainsi, pour contribuer à sa sauvegarde, nous avons décidé de faire un recensement des spécimens existants sur notre territoire et d’établir une carte indiquant leur présence. Ce recensement a également pour but de sensibiliser les détenteurs afin d’éviter des abattages par ignorance.
Carte du recensement
Carte de notre territoire avec les spécimen recensés.
Recensement
Recensement.